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Ce recueil propose et illustre par des exemples concrets quelques principes visant à favoriser une meilleure prise en compte de la pluralité des visions de l’écologisation dans les démarches d’accompagnement des transitions agrialimentaires. Cet enjeu, encore peu traité dans les guides disponibles et les démarches actuelles, est pourtant central car il influe fortement sur les processus de transition. En effet, la plus ou moins grande prise en compte de la pluralité des visions va favoriser ou au contraire fragiliser à la fois l’ambition et la portée de la transition.

Introduction
Les transitions agri-alimentaires territoriales sont des dynamiques par nature multi-acteurs puisqu’elles concernent les acteurs, réseaux et organisations incarnant les différents « maillons » des systèmes agri-alimentaires. Une transition agri-alimentaire porteuse d’une ambition d’écologisation suppose des transformations systémiques des systèmes alimentaires territoriaux. Or, les acteurs ont généralement des visions différentes et parfois contradictoires de la transition souhaitable et de l’écologisation, qui du reste, demeure souvent assez implicite derrière d’autres enjeux de transition jugés prioritaires (par exemple, la relocalisation).

Dans les démarches d’accompagnement, cette diversité des visions est souvent vue comme une réalité qu’il faudrait « surmonter ». Avant tout associée à des intérêts divergents et à des valeurs plurielles, elle est perçue comme nécessaire mais potentiellement génératrice de conflits ou de freins et plutôt problématique. L’accompagnement vise alors à gérer cette tension entre nécessité et risque en conviant une diversité d’acteurs aux débats, et en veillant à anticiper les conflits. D’une part, cela conduit souvent à assimiler la diversité des visions à la diversité des acteurs, en associant des acteurs ou catégories d’acteurs à certaines visions, voire en identifiant et sollicitant des acteurs au titre de la vision qu’ils sont supposés défendre, sans chercher à expliciter ces visions et leur complexité. D’autre part, si la diversité des acteurs est considérée positivement, on tend souvent à chercher à réduire les écarts entre les visions et à élaborer un compromis qui est vu comme le gage de la réussite d’un projet.