Le 3 juillet dernier, à la Maison des Associations de Rennes, s’est tenue la première rencontre d’ATTER sur le thème des transitions agroécologiques des systèmes alimentaires territoriaux, rassemblant à la fois des scientifiques, des acteurs politiques, institutionnels, économiques, associatifs, et des citoyens. Il s’agissait de saisir l’épaisseur des enjeux, dans le contexte global actuel mais surtout à l’échelle des territoires, à partir des différentes perspectives et expériences des 19 organisations et 5 pays associés dans ATTER, mais aussi d’esquisser des propositions et d’identifier des chemins à suivre.

La journée a donc été organisée pour faciliter l’expression des points de vue et les échanges, en totale résonance avec l’esprit et la démarche d’ATTER, qui fonctionne à partir de regards croisés sur une diversité de cas d’études. Elle a été conclue par Laurence Maillart Méhaignerie, Présidente du Conseil National de l’Alimentation. Les premiers résultats du projet, qui est à mi-parcours, ont été partagés à la fois pour recueillir les interrogations et regards critiques de personnes extérieures au projet et pour servir de matériau de base pour les débats et dynamiques d’échanges. Différents temps ont structuré la journée comme autant d’espaces d’interactions différents pour susciter réactions, témoignages et propositions, à partir de présentations des membres d’ATTER sur les analyses transversales à différents pays du rôle des politiques publiques ou sur les modes d’accompagnement, de prises de paroles d’acteurs extérieurs au projet  et enfin d’ateliers en groupe, mettant en regard deux cas d’études du projet.

Vous pouvez télécharger ci-dessous les résumés et les diaporamas des présentations.

Cette journée a été un succès dans le sens où les participants, quelle que soit leur sphère d’activités, ont témoigné de l’intérêt et de l’importance de créer ces moments d’échanges pour débattre entre des acteurs qui n’ont pas si souvent l’opportunité de se retrouver tous ensemble, comme des moments d’enrichissement et de stimulation. La dimension comparative internationale a été reconnue comme inspirante dans les réflexions, grâce au principe de mise en regard de cas soigneusement contextualisés.  Par exemple, la comparaison des cas des métropoles de Coventry (UK) et de Rennes a permis de mettre en lumière comment des contextes socio-politiques différents aboutissent à des visions contrastées de la question alimentaire : une culture nationale de l’aide alimentaire relayée par les communautés locales versus une politique active d’une municipalité à des fins de qualité et d’autonomie alimentaire.  Les échanges en plénier ont permis d’identifier des enjeux partagés entre les différents pays, notamment autour des modalités et expériences de mise en débat et de gouvernance locale des transitions et des questions alimentaires. Parmi ces enjeux : aller au-delà d’un public déjà sensibilisé, en s’appuyant sur des procédures de discrimination positive mais aussi sur la convivialité et le festif ; reconnaitre les diversités voire conflits de visions et de « narratifs » sur ces transitions ; concevoir des politiques publiques qui soutiennent les dynamiques émergentes dans les territoires et réseaux d’acteurs sans rigidifier et homogénéiser les trajectoires de transition.

A la suite de cette journée, une déclaration collective est en cours de co-écriture par les participants intéressés et sera prochainement diffusée auprès des acteurs et réseaux intéressés à ces enjeux de transition agroécologique des systèmes alimentaires territoriaux. Elle souligne quelques points de vigilance pour répondre à des enjeux à la fois écologiques et de justice sociale appuyant une perspective transformative et critique de la territorialisation et de l’écologisation des systèmes agri-alimentaires territoriaux.